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Avant de plonger dans le vif du sujet je voudrais vous partager un extrait du livre de Bernard Werber « Depuis l’au-delà » :

« Elle saisit un cube blanc dans le sucrier :  « Ceci est un sucre vous êtes d’accord ? »
Elle le jette dans sa tasse et le regarde se diluer dans l’eau chaude de son thé. 
« Alors maintenant, laissez-moi vous poser une question : « est-ce que le sucre a disparu ? »
La réponse est « non ». Il a simplement changé de forme. Il est passé de l’état cubique, solide et blanc à l’état liquide, dilué et transparent. Un sens permet de le percevoir : le goût. Et bien, l’esprit passe de la même façon de l’était perceptible par les yeux à l’état immatériel uniquement repérable par ceux qui ont développé une autre forme de perception. « 

C’est un 26 novembre que notre vie de futurs parents a basculé vers une quête d’amour inconditionnel et spirituel.

Balthazar, notre petit garçon, mort-né à 22 semaines. Tes paupières closes protègent ton secret. Ton front lisse de petit homme.  Toi la chair de notre chair reflet vivant de notre intimité, ton départ précipité nous invite à l’introspection. Nous serons peu nombreux à te rencontrer. Les autres penseront qu’il ne s’est rien passé, que tu n’existes pas et ma douleur de mère ne pouvait le supporter. D’où l’envie farouche d’écrire mon histoire, notre histoire. (Naissance d’une mère)

Je crois qu’en tant que parent nous avons une grande responsabilité dans l’incarnation des âmes de nos bébés.

Aujourd’hui, nous sommes très forts pour le côté technique et médical du suivi des couples attendant un bébé. Par le deuil périnatal que nous avons vécu lors de notre première grossesse, nous avons aussi pu toucher du doigt la tendance médicale à ignorer l’amour dont la mère et le père nourrissent leur futur bébé.

Quel but avait l’âme de notre petit Balthazar dans cette vie ? Et très vite, les mots ont manqué…
Nous avions choisi l’haptonomie pour nous mettre à l’écoute de notre bébé en gestation. Cette méthode nous a aidé à prendre conscience de mon rôle essentiel en tant que future maman qui était de veiller à accompagner ce nouvel être qui nous a choisi, parmi des milliards de couples, pour être sa maman.

Pourquoi Balthazar s’est-il confié à nous ? Il est venu grandir au creux de moi grâce à mon corps qu’il a choisi comme nid, peut-être en parfaite connaissance de ce qui se préparait pour lui ?
Balthazar, je crois que tu étais une âme, qui avait décidé de passer par mon corps pour connaitre l’incarnation fœtale, mais tu n’avais pas l’intention de pousser le jeu plus loin.

J’ai passé la porte de la maternité, le ventre vide de toi. La violence du temps qui passe trop vite, la solitude des nuits froides sans tes petits cris de nouveau-né et dont il va falloir que je me blinde pour affronter mes fantômes.  Mes mots durs parfois vis-à-vis de mon entourage, un appel amical où tout se suspend…la vie qui s’enfuie là où on aurait préféré une étreinte.

Quand nous vivons le deuil de notre enfant, il y a aussi des matins où sa présence est si chaleureuse que nous pourrions prendre des décisions que nous n’aurions peut-être jamais prise dans la manière de vivre notre vie.

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Maintenant que j’ai construit le puzzle de mon fils, le sens de sa venue si furtive soit-elle, je suis sereine par rapport à moi-même et par rapport à mon petit garçon. Ce qui ne m’empêche pas de ressentir de la peine, de la souffrance, de pleurer mais je ne lutte plus. Je ne subis plus les réflexions de ceux qui m’entourent parce que le sens de la venue de mon fils m’a orienté pour mon futur de femme et de mère.

J’accompagne les parents endeuillés, les soignants, l’entourage et les personnes qui ne sont pas touchées directement. 

Nous ne sommes pas des victimes.

Ce livre pour éveiller les parents touchés par le deuil de leur enfant à parler, à s’exprimer face aux personnes qui font des remarques ou qui ont des comportements désobligeants.

Apprendre à répondre gentiment pour éduquer l’autre à ce que vous vivez. Si vous répondez dans la colère ou dans le cri, la personne en face de vous ne vous entendra pas. En répondant, vous vous sentirez mieux parce que vous aurez exprimé votre souffrance, vous aurez parlé de votre bébé, du deuil périnatal qui n’est que peu connu et vous agirez pour que notre statut soit reconnu.

Nous ne sommes pas des victimes. Les victimes se cachent pour pleurer. Les victimes ont honte. Les victimes se taisent. Les victimes sont seules.

Ce que nous vivons n’a rien à voir avec le statut de victime.

Nous sommes responsables de nous-même et de notre bébé. Protégeons-le où qu’il soit. Ne laissons personne dénigrer leur statut de bébé mort-né.

En étant responsable je me donne la possibilité d’agir ce sera déjà un énorme pas si ce message qui me tient à cœur passe pour vous parents, et pour l’entourage.

Je suis comme vous, il m’a fallu un sacré goût de vivre et une impétueuse envie d’être heureuse.

Je suis convaincue que chaque individu a en lui des ressources qu’il ignore. Je voudrais que vous sachiez qu’il existe une possibilité de découvrir le sens de votre vie et des évènements que vous vivez.

Un sens, c’est déjà un cadeau pour le futur.

Un commentaire

  1. Comme c est émouvant Marion
    J ai lu ton livre
    AUDREY ossi
    Tu es hors du commun
    Félicitations de transmettre tout ca
    A méditer
    Je t embrasse
    Eveline mere d Audrey

    J’aime

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